........................................................................................................................................ DISCUSSION JULIA PICCOLO + ALESSANDRA PONTE 27.05, 14h Dans le cadre de "Stretch", Julia Piccolo invite Alessandra Ponte - professeur à l'École d"architecture de l'UDM - à venir échanger autour des enjeux liés à son exposition. - Alessandra Ponte est professeure titulaire à l'École d'architecture de l'Université de Montréal. Elle a également enseigné à l'IUAV (Venise), aux écoles d'architecture des universités de Princeton et de Cornell, au Pratt Institute (New York) et à l'ETH (Zurich). Depuis 2008, elle est responsable du Séminaire international Phyllis Lambert, une série de colloques organisés à l'Université de Montréal. Commissaire de l'exposition Total Environment : Montreal 1965-1975 (Centre Canadien d’Architecture, Montréal, 2009), elle a également collaboré à l'exposition et au catalogue God & Co: François Dallegret Beyond the Bubble (avec Laurent Stalder et Thomas Weaver, Londres : Architectural Association Publications, 2011). Elle a contribué au pavillon canadien de la Biennale de Venise en 2014 Artic Adaptation et 2016 Extraction. Parmi ses publications récentes : The House of Light and Entropy (Londres : AA Publications, 2014) et la série Architecture et Information 2.0//2017, Architecture et Information 2.0//2018, Architecture et Information 2.0// 2020, Architecture/Territoire/Information 4.0//2021, Architecture/Territoire/Information 4.0//2022 (École d'architecture, Université de Montréal, 2017, 2018, 2020, 2021, 2022). ........................................................................................................................................ |
STRETCH
JULIA PICCOLO 20.04-3.06 Vernissage 20.04, 18h Julia Piccolo extrait la matière textile d’une dimension assignée - dans l’imaginaire collectif et patriarcal - aux femmes, à l’espace domestique et à un ensemble de savoir-faire artisanal. Elle explore ainsi la plasticité de la matière tissée pour l’amener vers d’autres territoires comme l’architecture, les arts décoratifs, l’espace virtuel et conceptuel. Usant de techniques plurielles (peinture, sculpture, outils technologiques), l’artiste établit ainsi une relation organique entre l’espace et les œuvres souples qui épousent et s'adaptent au milieu investi. Le lien intime entre l’architecture et les matériaux textiles est ancestral. Les fibres et les peaux sont en effet travaillées pour la confection de vêtements ou d’habitats nomades. Elles convoquent différentes notions : l’abri, la protection, le corps-à-corps, la vulnérabilité, le foyer intime. Il s’agit alors d’envisager les membranes coexistentes : la peau humaine, plus qu’humaine, les fibres végétales et animales. Une fusion aussi consciente qu’inconsciente opère entre l’espace, les fibres et les corps visibles et invisibles. Strate par strate, Julia Piccolo fouille une histoire immémoriale qui lie le genre humain aux fibres et aux fils. Il s’agit alors de former des accumulations d’histoires personnelles et collectives, l’artiste parle d’ailleurs d’extrusions lorsqu’elle évoque les sculptures polychromes. L'extrusion renvoie à une matière qui s’étire mécaniquement dans une forme infinie. C’est aussi de cette manière qu’elle envisage la peinture qui mesure plus d’une vingtaine de mètres de long et génère un étrange paysage. Il existe ainsi une relation poreuse entre les médiums et leur habitat. La sculpture se fond dans la peinture et inversement. Dotées de formes à la fois numériques et organiques, elles sont aussi liées par les couches successives marquées de couleurs tranchées et de motifs pluriels. Ces derniers font appel à nos mémoires, à nos expériences réciproques. A l’image de carottages de vies, les œuvres convoquent une histoire ample et collective qui ne connaît ni vraiment de temporalité, ni vraiment de frontière. Une histoire aussi compactée que dépliée de nos existences passées, présentes et futures dont Julia Piccolo visibilise les mouvements, les perméabilités et les profondeurs. Julie Crenn Julia Piccolo tient à remercier le Conseil des arts pour son soutien |
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