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ADC/DAC
PHILLIP DAVID STEARNS (NY, USA)
Commissaires: Nathalie Bachand et Chloé Grondeau
06.05 - 11.06
Co-présentée avec la Biennale Internationale d’Art Numérique (BIAN)
Puisant sa matière au cœur de l’abstraction numérique, Phillip David Stearns use des technologies et médias électroniques pour explorer les relations dynamiques entre idées et matière tels que mobilisés au sein de nos sociétés complexes et interconnectées. L’artiste new-yorkais déploie ainsi à Diagonale ADC\DAC, une exposition regroupant 3 œuvres distinctes qui proposent aux visiteurs d’éprouver la multiplicité de son vocabulaire objectale et numérique.
"Vestigial Data" est une installation formée de trois tapisseries – réalisées au métier Jacquard – représentant, chacune, un ensemble de données perdues puis demeurées cachées au cœur de l’ordinateur après des pannes informatiques. Par des processus algorithmiques de développement, ces « fantômes dans la machine » révèlent des structures et des motifs minimalistes étonnants. Avec ce projet, Stearns poursuit son exploration des matières textiles comme médias tactiles et visuels, permettant la transmission et le stockage de données. D’un tout autre registre, l’installation vidéo "A Consequence of Infinitely Discursive Vision Technologies" opère une réflexion sur l’interprétation contemporaine de la notion de paysage. Composé de néons et d’images de glaciers passées au scanner, cet ensemble luminescent de patterns numériques revisite les notions d’échelle, de localisation et de spatialité. Enfin, "Smooth and/or Striated" postule le caractère illusoire de l’indétermination, d’un état d’entre deux. Ce faisant, l’œuvre deleuzienne – rappelant les notions d’espaces lisses et striés du philosophe français – met à l’avant-plan la qualité binaire de cet interstice reliant deux extrêmes, dont la variation granulaire fait alterner le territoire visuel entre homogénéité et hétérogénéité.
Vues de l'exposition ADC/DAC de Phillip David Stearns © Guy L'Heureux
UN MOBILIER CONTEXTUEL
TIM MESSEILLER
11.03 - 23.04.16
10.03, 18h
+ concerts Everett Bird (Oh No Yoko), rock prog / Meat Bryan Adams, dad rock
La pratique artistique de Tim Messeiller interroge le discours critique et son déplacement au sein de contextes autres. Il s’appuie sur des référents relevant de l’histoire de l’art et du design pour réévaluer la question de logique normative. Il aborde ainsi les problématiques de codification de l’art contemporain et malmène les protocoles de monstration par le biais d’œuvres-objets réalisées au moyen de techniques artisanales.
Regroupant des pièces inédites, la proposition Un mobilier contextuel se déploie au sein d’une maison témoin, figure de proue de l’être/ faire « type ». Des objets familiers – tables, chaises, étagères - y prennent place. Insérés dans un contexte expositionnel et rendus volontairement inutilisables, ces éléments bricolés - faits de bois, tissus ou cordes rappelant le goût prononcé de Tim Messeiller pour la question du faire/savoir-faire dans l’art et la relation poreuse de l’artiste/artisan – sont ainsi abstraits de leur cadre domestique originel, leur pleine potentialité d’objets révélés. Possiblement activables, ils invitent les visiteurs à prendre part à une recherche en temps réel, une appréhension du comportement inconscient adopté par chacun face à des situations inusitées. Évoquant de multiples référents - les Non-Sites de Smithson, la transposition de l’ordinaire dans l‘art de Koki Tanaka, le concept d’authenticité artistique proposé par Marcel Broodthaers et le principe de réactivation foucaldienne - Tim Messeiller pose ainsi la question de la perception/réception d’une œuvre et de la possible interaction entre un public et un objet. Il observe la part d’initiative dès lors permise et dévoile l’enfermement que peut causer un milieu codifié, l’espace de monstration ainsi repensé en une zone d’activation mémorielle, affranchie de toute reproduction sociale ou artistique.
Chloé Grondeau
TIM MESSEILLER
11.03 - 23.04.16
10.03, 18h
+ concerts Everett Bird (Oh No Yoko), rock prog / Meat Bryan Adams, dad rock
La pratique artistique de Tim Messeiller interroge le discours critique et son déplacement au sein de contextes autres. Il s’appuie sur des référents relevant de l’histoire de l’art et du design pour réévaluer la question de logique normative. Il aborde ainsi les problématiques de codification de l’art contemporain et malmène les protocoles de monstration par le biais d’œuvres-objets réalisées au moyen de techniques artisanales.
Regroupant des pièces inédites, la proposition Un mobilier contextuel se déploie au sein d’une maison témoin, figure de proue de l’être/ faire « type ». Des objets familiers – tables, chaises, étagères - y prennent place. Insérés dans un contexte expositionnel et rendus volontairement inutilisables, ces éléments bricolés - faits de bois, tissus ou cordes rappelant le goût prononcé de Tim Messeiller pour la question du faire/savoir-faire dans l’art et la relation poreuse de l’artiste/artisan – sont ainsi abstraits de leur cadre domestique originel, leur pleine potentialité d’objets révélés. Possiblement activables, ils invitent les visiteurs à prendre part à une recherche en temps réel, une appréhension du comportement inconscient adopté par chacun face à des situations inusitées. Évoquant de multiples référents - les Non-Sites de Smithson, la transposition de l’ordinaire dans l‘art de Koki Tanaka, le concept d’authenticité artistique proposé par Marcel Broodthaers et le principe de réactivation foucaldienne - Tim Messeiller pose ainsi la question de la perception/réception d’une œuvre et de la possible interaction entre un public et un objet. Il observe la part d’initiative dès lors permise et dévoile l’enfermement que peut causer un milieu codifié, l’espace de monstration ainsi repensé en une zone d’activation mémorielle, affranchie de toute reproduction sociale ou artistique.
Chloé Grondeau
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Cette exposition reçoit le soutien du Conseil des arts du Canada.
Diagonale reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal, et du Ministère de la Culture et des Communications.
un mobilier contextuel from tim messeiller on Vimeo.
Autour de l'exposition Un mobilier contextuel
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LE JUSTE PRIX / THE PRICE IS RIGHT
Performance/Finissage 23.04, 18h - 20h Dans le cadre du finissage de l'exposition Un mobilier contextuel de Tim Messeiller, venez tester vos capacités de déduction du marché de l’art lors du Juste Prix et courez la chance de repartir chez vous avec une œuvre de l'artiste, en devinant son prix! Les prix des œuvres ont été évaluées, en amont, par l'artiste Steve Giasson lors de la performance "garder ses idées pour soi " dans l'espace de monstration de diagonale. Le juste prix se veut ici être une référence au célèbre jeu télévisé mais également une critique du marche de l'art. Les œuvres deviennent ici démocratisées, banalisées et reléguées au statut d'objets pour le plaisir et l'amusement du spectateur. Changez votre destin en décorant avec goût votre cheminée en toute gratuité! |
© Tim Messeiller
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POUF-MOUFFLE
Atelier de création familiale 23.04 - 13h30 à 15h Inspirée de l'exposition Un mobilier contextuel de Tim Messeiller, actuellement en cours à Diagonale, cette activité familiale sera l'occasion d'explorer le vocabulaire formel de l'artiste. Chaque participant sera invité à créer une petite sculpture coiffée d'un mouffle à l'aide de tissus, peinture et fimo. L'atelier sera mené par un médiateur et Tim Messeiller, ainsi que précédé par une visite interactive de l'exposition. Public: Petits et grands, à partir de 5 ans Gratuit - - - - - - Plus d'infos: [email protected] |
Vues de l'exposition Un mobilier contextuel © Guy L'Heureux
AU FIL DE L'HISTOIRE
MICHAEL BLUM, LEAH DECTER & JAIMIE ISAAC, KEESIC DOUGLAS
Commissaire invitée: Anne-Marie St-Jean Aubre
15.01 - 20.02.2016
Vernissage 14.01, 18h
MICHAEL BLUM, LEAH DECTER & JAIMIE ISAAC, KEESIC DOUGLAS
Commissaire invitée: Anne-Marie St-Jean Aubre
15.01 - 20.02.2016
Vernissage 14.01, 18h
.« L’époque de la liberté des hautes mers, là où les compagnies pouvaient opérer selon leurs propres lois et échapper ainsi à l’emprise des États souverains, est-elle vraiment dépassée? » (A Company with Sovereignty and Subjects of Its Own? The Case of the Hudson's Bay Company, 1670–1763, Edward Cavanagh)
Colonialisme et capitalisme se rencontrent au sein de ce projet considéré comme une occasion de s’interroger sur l’histoire canadienne. Exemplaire du mouvement qui traverse cette exposition, l’œuvre Trade Me (2010) de Keesic Douglas montre le voyage agrémenté de portages et d’incidents effectué par l’artiste qui emprunte les cours d’eau reliant la réserve Rama à Toronto, pour retourner à la boutique de la Baie d’Hudson la fameuse couverture rayée remise à son arrière-arrière-grand-père en échange de peaux et de fourrures. Usant de stratégies similaires – la documentation d’un périple suivant une route commerciale, un intérêt pour l’enquête de terrain –, Michael Blum et Keesic Douglas mettent en scène une histoire traitant de la production et de la circulation d’un bien de consommation : une paire de chaussure Nike, une couverture de la Baie d’Hudson. Leah Decter contextualise pour sa part la couverture de la Baie d’Hudson au sein de l’histoire coloniale canadienne en créant des ponts entre le passé et le présent, référant à la fois à sa valeur d’échange lors de la traite des fourrures et à la déclaration controversée du premier ministre Harper qui affirmait, en 2009, que le Canada n’a pas d’histoire coloniale.
En tant qu’une des plus vieilles corporations encore en activité au monde, l’entreprise de la Baie d’Hudson, fondée en 1670 par proclamation d’une charte royale sous le nom de la Compagnie des Aventuriers d’Angleterre, a agit comme force colonisatrice de développement de la Terre de Rupert. Souveraine sur le territoire qui allait devenir le Canada, l’action de la compagnie visait moins à civiliser les populations amérindiennes qu’à engendrer un développement économique au profit de la Métropole et, éventuellement, à ouvrir de nouveaux marchés.
Traversant l’histoire, la Baie d’Hudson témoigne de la construction du Canada et de la transformation de l’économie, étroitement liée aux enjeux politiques. Comme le souligne l’historien Edward Cavanagh, c’est par l’action d’une corporation que s’est d’abord organisée la colonisation du territoire, un fondement qui nous incite à observer sous une lumière différente les pratiques des multinationales d’aujourd’hui. En remontant aux sources, ces artistes prennent ainsi à rebours le processus colonial, l’inversant en quelque sorte afin de le critiquer. Ensemble, leurs œuvres mettent en perspective le développement du capitalisme et s’interrogent sur les liens entre cette histoire et celle de l’entreprise coloniale.
Anne-Marie St-Jean Aubre
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Sur une invitation de Chloé Grondeau pour Diagonale.
Cette exposition reçoit le soutien du Conseil des arts du Canada. Diagonale reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal, et du Ministère de la Culture et des Communications.
Colonialisme et capitalisme se rencontrent au sein de ce projet considéré comme une occasion de s’interroger sur l’histoire canadienne. Exemplaire du mouvement qui traverse cette exposition, l’œuvre Trade Me (2010) de Keesic Douglas montre le voyage agrémenté de portages et d’incidents effectué par l’artiste qui emprunte les cours d’eau reliant la réserve Rama à Toronto, pour retourner à la boutique de la Baie d’Hudson la fameuse couverture rayée remise à son arrière-arrière-grand-père en échange de peaux et de fourrures. Usant de stratégies similaires – la documentation d’un périple suivant une route commerciale, un intérêt pour l’enquête de terrain –, Michael Blum et Keesic Douglas mettent en scène une histoire traitant de la production et de la circulation d’un bien de consommation : une paire de chaussure Nike, une couverture de la Baie d’Hudson. Leah Decter contextualise pour sa part la couverture de la Baie d’Hudson au sein de l’histoire coloniale canadienne en créant des ponts entre le passé et le présent, référant à la fois à sa valeur d’échange lors de la traite des fourrures et à la déclaration controversée du premier ministre Harper qui affirmait, en 2009, que le Canada n’a pas d’histoire coloniale.
En tant qu’une des plus vieilles corporations encore en activité au monde, l’entreprise de la Baie d’Hudson, fondée en 1670 par proclamation d’une charte royale sous le nom de la Compagnie des Aventuriers d’Angleterre, a agit comme force colonisatrice de développement de la Terre de Rupert. Souveraine sur le territoire qui allait devenir le Canada, l’action de la compagnie visait moins à civiliser les populations amérindiennes qu’à engendrer un développement économique au profit de la Métropole et, éventuellement, à ouvrir de nouveaux marchés.
Traversant l’histoire, la Baie d’Hudson témoigne de la construction du Canada et de la transformation de l’économie, étroitement liée aux enjeux politiques. Comme le souligne l’historien Edward Cavanagh, c’est par l’action d’une corporation que s’est d’abord organisée la colonisation du territoire, un fondement qui nous incite à observer sous une lumière différente les pratiques des multinationales d’aujourd’hui. En remontant aux sources, ces artistes prennent ainsi à rebours le processus colonial, l’inversant en quelque sorte afin de le critiquer. Ensemble, leurs œuvres mettent en perspective le développement du capitalisme et s’interrogent sur les liens entre cette histoire et celle de l’entreprise coloniale.
Anne-Marie St-Jean Aubre
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Sur une invitation de Chloé Grondeau pour Diagonale.
Cette exposition reçoit le soutien du Conseil des arts du Canada. Diagonale reçoit l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts de Montréal, et du Ministère de la Culture et des Communications.
Autour de l'exposition Au fil de l'histoire
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(official denial) trade value in progress
----------------- Œuvre à activer de façon collaborative, Official denial est un projet dialogique en cours, initié par Leah Decter et commissarié par Jaimie Isaac. DERNIÈRE INTERVENTION DE BRODERIE 30 janvier 2016, 14h - 17h En juin 2008, le Premier ministre Stephen Harper présentait des « excuses officielles aux anciens élèves des pensionnats indiens ». En septembre 2009, durant le sommet du G20, il déclarait publiquement en référence au Canada, « nous n’avons pas d’histoire coloniale ». En juin 2010 official denial débuta lors du premier évènement de la Truth and Reconciliation Commission (TRC) – Commission de Vérité et Réconciliation – puis circula à travers tout le pays. Le projet propose une plateforme de dialogue et d’échange critique invitant la population autochtone/non-autochtone à écrire et coudre les réponses à cette déclaration de déni national. Le « Gouvernement Harper » a été défait en octobre 2015, et le nouveau Gouvernement Libéral a souligné son engagement à mettre en œuvre les Appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Que ces bonnes intentions se soldent ou non par des changements concrets, décoloniser les relations autochtones / non-autochtones doit rester une priorité. C’est dans ce contexte, que (official denial) trade value in progress propose une ultime intervention de broderie. Ainsi, nous invitons les participants à commenter la gravité des propos de Harper durant le G20, la contribution de commentaires au projet reçus de partout au pays durant les cinq dernières années, et les voies à suivre. ---- Pour plus d’informations sur le projet, rendez-vous sur le site: http://www.leahdecter.com/official_denial/home.html |
PROJECTION + DISCUSSION
----------------- 18 février, 18h Salle de projection: Places limitées à 30 personnes. Premier arrivé, premier servi! Pas de limite de places pour la discussion. À l’occasion de l’exposition Au fil de l’histoire, qui s’intéresse, entre autres, au rôle joué par la Compagnie de la Baie d’Hudson dans l’histoire canadienne et à ses relations avec les communautés autochtones, nous présentons le documentaire La face cachée des transactions (The Other Side of the Ledger: An Indian View of the Hudson's Bay Company, en anglais). Réalisé par Martin Defalco et Willie Dunn en 1972, à l’occasion du 300e anniversaire de la corporation, le documentaire produit par l’ONF met en parallèle deux points de vue sur une même histoire, en privilégiant celui des Autochtones et Métis, marginalisé durant les célébrations. Keesic Douglas, artiste Ojibway originaire de Rama en Ontario, dont l’œuvre vidéo Trade Me est présentée dans l’exposition, parlera par la suite de son rapport à la couverture à points, porte-étendard de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et plus largement de sa démarche, en lien avec la mode, la fourrure, les frontières, le film et l’oubli. La présentation sera suivie d’une discussion entre l’artiste, le public et la commissaire, abordant le concept de l’exposition et les enjeux qui s’y rattachent. La projection se tiendra dans la salle de Dazibao prévue à cet effet, et gracieusement mise à disposition pour l'occasion. ------- Keesic Douglas est un artiste Ojibway originaire de Rama, communauté autochtone du centre de l’Ontario. Par l’entremise de la photographie, de la vidéo et de la performance, il s’intéresse aux enjeux soulevés par l’histoire, l’identité, la représentation et l’environnement, abordés dans une perspective autochtone. Son travail a été présenté au Canada et à l’international, notamment dans le cadre d’expositions individuelles à Winnipeg, Toronto et récemment au Orillia Museum of Art & History. Il a participé à des expositions de groupe à Budapest, Prague, Mexico, Vancouver, Montréal et New York. En 2009, sa vidéo War Pony a été présentée festival international de film de Berlin, et en 2007, son court métrage The Vanishing Trace a été sacré meilleur court métrage documentaire lors du festival imagineNATIVE. Son travail a été intégré à l’exposition Before and After the Horizon: Anishnabek Artists of the Great Lakes présentée à la Art Gallery of Ontario en 2014. Keesic a obtenu un baccalauréat en arts visuels du Ontario College of Art en 2008, où il a reçu une mention pour son travail photographique, et a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver en 2010. |
Vues de l'exposition Au fil de l'histoire © Guy L'Heureux
L’ART EST-IL DEVENU SANS IMPORTANCE?
STEVE GIASSON Commissaire : Chloé Grondeau (Vitrine) Exposition du 20 novembre 2015 au 6 janvier 2016 Vernissage le 19 novembre à 18h Artiste conceptuel usant d’une pluralité de médiums pour questionner l’art et ses vassaux, Steve Giasson investit la vitrine de Diagonale et propose L’art est-il devenu sans importance?, une installation évoluant à la lisière de l’indicible. Jouant sur le doute, l’artiste malmène les codes de l’art au moyen d’objets familiers disposés nonchalamment tels de vulgaires accessoires du quotidien, effrontément lovés au regard de tous, devenus spectateurs de l’art à leur insu, inconscients de ce qui s’offre à eux. Steve Giasson présente ainsi une discrète mise en exergue d’une réflexion contemporaine menée par Michael J. Lewis(1), quant à la pertinence des discours plastiques en art contemporain. Ce dernier ne serait-il pas devenu un parc d’attractions peuplé de « manèges » désincarnés, privilégiant l’expérience spectaculaire à une approche encrée dans le monde et ses préoccupations socio-politiques? L’artiste imagine un ensemble rhizomique de référents cinématographiques, |
artistiques et littéraires, tous trois mués en un déploiement d’objets devenus sculpturaux : Une figure baudelairienne et ses attributs incarnés par une plante artificielle sous GHB, un t-shirt rappelant une marque de luxe et pensé comme une excroissance de vedettes désabusées, un Kraft Dinner comme artefact du film Last Days de Gus Van Sant - lui-même imaginé en référence aux derniers jours du chanteur suicidaire, Kurt Cobain. Steve Giasson s’amuse à opérer des parallèles entre les univers possiblement ostentatoires de la presse people et de la création, comparant la posture ambigüe de l’art à l’univers en perdition du vedettariat. Nul ne serait étonné de croiser dès lors, évoluant parmi la proposition, un Jared Leto (2) fanatique d’une certaine oisiveté, arborant pour simple vêtement ce t-shirt faussement revendicatif: ENFANTS RICHES DÉPRIMÉS (3). Dans une main, un plat de nouilles, et dans l’autre, un article de fond interrogeant la propension de l’art à dire le monde.
Chloé Grondeau
Chloé Grondeau
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1- Michael J. Lewis, Has art become irrelevant?, e-flux, http://conversations.e-flux.com/t/has-art-become-irrelevant/2269
2- Steve Giasson propose une copie d’un t-shirt porté par l’acteur américain
3- Inscription sur le t-shirt de la marque franco-américaine éponyme
Steve Giasson, Droguer une plante artificielle, vidéo, 41s, 2015
Vues de l'exposition L'art est-il devenu sans importance? © Guy L'Heureux
ACHÈTE DE L’ART
Exposition-bénéfice
25 artistes, 32 oeuvres
(Galerie)
Exposition du 20 novembre au 12 décembre 2015
Vernissage le 19 novembre à 18h
Situé à Montréal, au cœur d’un centre névralgique de la diffusion en arts visuels et médiatiques, Diagonale vient directement s’inscrire comme un acteur incontournable de la scène montréalaise. Voué à la diffusion d’œuvres en art contemporain liées à la fibre, celui-ci propose cinq expositions annuelles ainsi que des conférences et un programme d’édition, au travers de partenariats privilégiés avec des organismes homologues au Canada et à l’étranger. Cette levée de fonds annuelle permet à Diagonale, organisme à but non lucratif, de mener à bien ses projets de développement et ses missions de soutien aux artistes et commissaires, émergents et confirmés. À cette occasion, plus d’une vingtaine d’artistes ont souhaité contribuer à l’essor du centre en faisant don d’une partie du montant de la vente de leur œuvre.
32 pièces sont ainsi proposées à la vente dans le cadre de ACHÈTE DE L’ART
Voir le catalogue en ligne
Exposition-bénéfice
25 artistes, 32 oeuvres
(Galerie)
Exposition du 20 novembre au 12 décembre 2015
Vernissage le 19 novembre à 18h
Situé à Montréal, au cœur d’un centre névralgique de la diffusion en arts visuels et médiatiques, Diagonale vient directement s’inscrire comme un acteur incontournable de la scène montréalaise. Voué à la diffusion d’œuvres en art contemporain liées à la fibre, celui-ci propose cinq expositions annuelles ainsi que des conférences et un programme d’édition, au travers de partenariats privilégiés avec des organismes homologues au Canada et à l’étranger. Cette levée de fonds annuelle permet à Diagonale, organisme à but non lucratif, de mener à bien ses projets de développement et ses missions de soutien aux artistes et commissaires, émergents et confirmés. À cette occasion, plus d’une vingtaine d’artistes ont souhaité contribuer à l’essor du centre en faisant don d’une partie du montant de la vente de leur œuvre.
32 pièces sont ainsi proposées à la vente dans le cadre de ACHÈTE DE L’ART
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Vues de l'exposition Achète de l'art © Guy L'Heureux
LANCEMENT REVUE EX SITU
HORS SÉRIE, 56ÈME BIENNALE DE VENISE 27 novembre, 18h-20h Dans un soucis d'accompagnement de la relève et de soutien au discours théorique et critique, Diagonale accueille le lancement d' Ex situ, revue d’art créée et publiée par les étudiant(e)s en histoire de l’art de l’UQAM. + Performance et DJ + Cadeau et conso gratuite aux premiers arrivés + Tirages + Buffet ... La revue | Publications Ex_situ est une revue d’art créée en 2002 et publiée par les étudiantes et les étudiants en histoire de l’art de l’UQAM. Engagée, critique, créative et plurielle, Ex_situ propose des regards croisés sur les pratiques et enjeux du domaine de l’art d’ici et d’ailleurs, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Entièrement réalisée par une équipe bénévole, elle propose une tribune de réflexion étudiante provenant des trois cycles d’études du réseau universitaire québécois et canadien favorisant l’enrichissement des écrits francophones actuels sur les arts visuels. Dans une volonté de démocratisation de l’art et d’accessibilité, la revue est publiée gratuitement à raison de deux éditions par année, soit une à l’automne et une au printemps. Depuis 2013, Ex_situ s’est étendue au domaine du web par la création d’une plateforme qui propose chaque mois des nouvelles et opinions sur l’art actuel et contemporain. |
La Soupée, l'exposition
Du 27 au 31 octobre Samedi 24 octobre, Diagonale a proposé pour la seconde fois, La Soupée. Un projet de micro-mécénat pensé comme un outil de financement direct et de médiation où les «soupeurs» (les participants) ont été invités à choisir un projet parmi 3 propositions artistiques présentées durant le repas. Une formule simple : 1 repas + 30 participants + 3 artistes = 1 projet micro-financé. Un repas ouvert à 30 convives contre une participation de 50$ répartis entre le repas et la co-production d’une œuvre. Lors de cette soirée, les artistes Alexis Bellavance, Michelle Furlong et Steve Giasson ont présenté leur projet aux soupeurs, qui ont pu voter en fin de repas pour le projet qu’ils souhaitaient soutenir et voir co-produit. L’intégralité des bénéfices de la soirée (900 $) a été reversée au projet d’Alexis Bellavance, plébiscité par la majorité, faisant ainsi de chacun un micro-mécène. Outre le financement d’un projet, La Soupée offre un contexte convivial pour échanger et se rencontrer. C’est aussi l’opportunité de soutenir de belles initiatives, d’un temps de réflexion sur l’art et d’un espace de mise en réseau. Les projets, tels qu’ils ont été proposés lors de La Soupée, sont présentés dans la galerie de Diagonale jusqu’au 31 octobre. |
I NEVER PLAY BASKETBALL NOW
EVA TAULOIS
EXPOSITION DU 15 SEPTEMBRE AU 17 OCTOBRE 2015
VERNISSAGE LE 12 SEPTEMBRE À 18H
I NEVER PLAY BASKETBALL NOW d’Eva Taulois est le fruit d’une résidence réalisée à Diagonale durant l’été. Au cœur de cette proposition monographique, les familiers de l’artiste française côtoient la libre expérimentation permise par le temps de production.
Fonctionnant par analogie, Eva Taulois se plaît à user d’objets familiers pour en retranscrire des formes jusqu’à induire une confusion quant à leur nature originelle. Ces référents, dès lors désincarnés de leur identité première, viennent exister au sein d’un langage plastique baigné d’abstraction. Dans ses œuvres, l'artiste analyse des contextes variés desquels elle génère des sculptures minimalistes souvent colorées et composées principalement de tissu. Elle use de la matière qu’elle s’attelle à domestiquer au moyen de formes et contreformes, niant ainsi leurs usages, pour réévaluer les notions de cadres et de dispositifs inscrits dans des contextes artistiques, sociologiques et historiques.
I NEVER PLAY BASKETBALL NOW tire son titre du morceau éponyme du groupe anglais Prefab Sprout. Tout comme ce dernier se réfère à l’idée de l’équipe, Eva Taulois invite le visiteur à évoluer au sein d’une combinaison cohésive d’œuvres, le corps en mouvement tel un joueur déambulant au cœur de l’espace installatif. Pensé comme un carnet de recherche, celui-ci se compose de volumes suspendus où s’entrelacent images molles et rigides, attributs objectaux et propositions picturales apposées sur des vêtements acculturés. L’intervention de l’artiste, orpheline de toutes formes de hiérarchisation des médiums, fait ainsi cohabiter travaux de couture minutieux aux finitions quasi usinées et touches de peinture à l’aplat volontairement approximatif, tel le reflet d’un geste libre mise en œuvre lors de sa résidence.
En filigrane de ce défilé figé en deux puis trois dimensions, l’emphase mise sur les outils d’exposition. I NEVER PLAY BASKETBALL NOW énonce une relecture des codes de monstrations archétypales pour les placer au centre de cette installation. Et si, les peintures comme les sculptures se donnaient à voir de la même manière? Et si, l’expérimentation de l’œuvre n’était plus contrainte par des codes prédéterminés par le médium? Et si, au-delà de la genèse de l’objet plastique, c’était l’interrogation même de la tradition de l’exposition qui était en question ?
Chloé Grondeau
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I NEVER PLAY BASKETBALL NOW reçoit le soutien de l'Institut Français et de la Ville de Nantes
I NEVER PLAY BASKETBALL NOW - Eva Taulois © Adagp, Paris, 2015 Cliché : © Julien Discrit
En savoir plus sur l'artiste
L'Atelier A.
Adagp en partenariat avec ARTE Creative
Entretien avec Eva Taulois, mai 2014
L'Atelier A.
Adagp en partenariat avec ARTE Creative
Entretien avec Eva Taulois, mai 2014
Réalisation, image, montage : Hugues Gemignani, prise de son : Pierre Guenoun
Crédits : Eva Taulois © Adagp, Paris, 2014
Crédits : Eva Taulois © Adagp, Paris, 2014