CONVERSATION 19.10, de 14h à 15h (en anglais) Raúl Aguilar Canela et Marx Ruiz-Wilson se retrouvent pour une rencontre publique au cœur de "PURPLE RAIN". Cette discussion sur l'exposition et la pratique de Canela sera suivie d'une période d'échanges avec le public.
À propos de Marx Ruiz-Wilson Marx Ruiz-Wilson est un commissaire basé à Montréal et ancien directeur et fondateur de la galerie TAP, une galerie d’art contemporain dédiée à l’amplification des voix diverses dans les pratiques artistiques contemporaines. Avec des expositions mettant en vedette des artistes de divers horizons, Marx a créé une plateforme favorisant l'inclusivité et le dialogue. Il est aussi le fondateur du IntoThis Podcast, où il interviewe des figures clés de la scène artistique internationale. Son travail continue de repousser les limites et d'enrichir les conversations au sein du paysage artistique canadien.
PURPLE RAIN Raúl Aguilar Canela 06.09 - 19.10
Vernissage - 06.09
Purple Rain questionne l’existence d’un équilibre dans un monde dicté par la circulation et l’accumulation effrénées de biens, où les relations sociales sont galvaudées par les technologies et l’hyperconnectivité. Inspiré d’émotions a priori intimes bien qu’universellement partagées, Raúl Aguilar Canela poursuit sa recherche de métarécits sondant la tristesse comme sentiment collectif. L’exposition explore les états d’âme de Purple, personnage fictif maniaco-dépressif, à travers la peinture sur tissu, la sculpture sur bois et l’écriture libre pour exprimer la complexité de l’affliction. Les tableaux et collages imprimés directement sur d’anciens t-shirts et accessoires décomposés, teints puis assemblés racontent la fluctuation permanente des affects du protagoniste. Le processus de transformation de ces vêtements usagés en nouvelles pièces narratives, de pair avec l’hétérogénéité de leurs styles – usant d’images tantôt humoristiques, tantôt underground – sont autant de preuves que l’identité et la mémoire sont mouvantes, sans cesse réinventées. Ces toiles sont déposées sur des montants savamment brûlés et patinés, de sorte à sculpter la matière en profondeur. En explorant l’absorption de l’encre par le textile et du feu par le bois et en s’affranchissant des limites imposées par ces supports, l’artiste fait valoir leurs similarités avec les êtres humains : les corps perméables sont pénétrés et imprégnés par leur environnement qui les altère bien au-delà de la surface. Relié par des chaînes ornées de gadgets mélancoliques et de pendentifs gravés, ce réseau d’installations évoque l’aliénation à laquelle nous assujettit le système néolibéral capitaliste et les répercussions de celui-ci sur la santé mentale.
Pour accompagner ce corpus, Aguilar Canela propose un court pamphlet. À mi-chemin entre une fiction ancrée dans un univers alternatif chimérique et une ingénue entrée de journal intime, le dépliant oscille entre les phases hautes et les phases basses de Purple. Euphorie, anxiété. Excitation, apaisement. Productivité, épuisement. Détermination, apathie. Ce texte nous entraîne dans le vortex des ressentis tumultueux du protagoniste, à l’origine de sa détresse émotionnelle. À moins que ce ne soit la nôtre ? Difficile à dire, car quoi de plus collectivement personnel que le chagrin ?